MONTRÉAL – Patrice Bernier ne s’attendait pas à franchir ce palier à ce stade-ci.
En compagnie de ses coéquipiers Jeremy Gagnon-Laparé, Issey Nakajima-Farran et Karl W. Ouimette, Bernier a été appelé en sélection nationale pour le match amical du 9 septembre au BMO Field contre la Jamaïque.
Le dernier match de Bernier en rouge, dans la tristement célèbre défaite de 8-1 au Honduras en qualification pour la Coupe du monde 2014, était son 49e. Après avoir décliné des invitations l’an dernier en raison de la course aux séries des Montréalais puis sur blessure, Bernier aura l’occasion de franchir le cap des 50 au pays.
« Là, c’est venu de nulle part, a reconnu Bernier. Je savais qu’il y avait le match, et j’ai dit oui, car c’est la chance d’avoir la 50e sélection, ce qui est vraiment mon objectif au niveau de l’équipe nationale. C’est aussi l’occasion de revoir certains anciens coéquipiers et de voir si l’entraîneur a une idée de ce que Patrice Bernier fait dans son plan à court terme. »
La cinquantaine de sélections est, au Canada, une grande réussite. En raison du peu de matchs disputés entre les Gold Cup et les éliminations en qualifications pour la Coupe du monde, aucun international canadien n’a joué 100 matchs pour son pays, et seulement 22 comptent 50 sélections ou plus. En guise de comparaison, aux États-Unis, 44 internationaux cumulent 50 sélections, et 15 d’entre eux ont atteint le club des 100.
Bernier, auteur de deux buts en équipe nationale, n’a pas encore discuté avec le sélectionneur Benito Floro, pour lequel il n’a jamais joué. Il n’a donc pas vraiment idée du rôle qu’il aura.
« Il a essayé beaucoup de joueurs ces dernières années, a indiqué Bernier. Il veut rajeunir l’équipe. Mais s’il m’appelle, est-ce pour me voir, ou m’a-t-il déjà vu jouer et il se dit qu’à court terme, il veut bâtir quelque chose pour solidifier le futur de cette équipe, qui est la Coupe du monde en 2018. »
Et ce que Bernier a pu voir de l’extérieur ces 22 derniers mois le rend optimiste.
« Sur certains matchs que j’ai vus, ç’a l’air plus structuré, a souligné Bernier. Il a l’air de mettre quelque chose en place. C’est sûr que, quand tu utilises beaucoup de joueurs, ce n’est pas évident. On ne marque pas de buts. Les trois quarts du temps, je vois des 0-0 ou on perd 1-0 ou 2-0. Il faut peut-être passer par là pour commencer à solidifier l’équipe, amener une structure. Les buts viendront, mais le dernier tiers a toujours été le grand problème de l’équipe nationale. »