Featured

De la patinoire à la MLS

Maxim Tissot Feature

Maxim Tissot représente bien la nouvelle génération de jeunes joueurs Québécois en MLS.


Tout comme plusieurs autres joueurs professionnels, il a commencé à frapper dans un ballon tout jeune, dans son cas dès l’âge de cinq ans. Cependant, c’est sur la glace que tout a commencé.


« Quand j’étais petit, mon père pelletait un espace au chalet pour y faire une petite patinoire, se rappelle Tissot. Un jour, il a sorti un ballon et nous avons commencé à jouer sur la glace. Nous avions chacun notre but à défendre et je me souviens que chaque fois, il me déjouait en driblant. Il allait à droite, à gauche… j’étais fasciné par ses mouvements. J’ai été accroc dès que j’ai essayé à mon tour. »


Malgré son amour pour le ballon rond sur la glace, les parents de Maxim l’ont d’abord inscrit au patinage artistique, dans l’idée ensuite de jouer au hockey, mais le patin ne l’intéressait pas.


« J’haïssais vraiment ça, dit-il. Je courais et je m’assoyais dans un coin en refusant de bouger. Puis mon père a décidé de me retirer du cours et je lui ai demandé de jouer au soccer. »


Dès l’été suivant, Tissot a fait ses débuts avec les Volcans, de sa ville natale Aylmer, dans la région de Gatineau, pouvant enfin mettre en pratique ses dribbles, mais sur le gazon.


« À mes débuts, je ne passais jamais le ballon. Je dribblais tous les joueurs. J’ai toujours joué au poste de défenseur, mais j’étais rapide, alors je gardais le ballon et je traversais tout le terrain, puis je centrais. »

De la patinoire à la MLS -

Du récréatif au compétitif

Après avoir joué quelques temps pour le plaisir, un entraîneur a remarqué ses habiletés techniques lors d’un camp de soccer. L’année suivante, il joignait l’équipe compétitive d’Aylmer.


Même s’il jouait contre des enfants plus vieux et qu’il évoluait toujours comme défenseur, Tissot a marqué une tonne de buts lors de ses quatre premières saisons compétitives, avant de se joindre à l’équipe AAA du FC Outaouais, tout en faisant partie du Centre national de Haute performance, de 14 à 16 ans.


Les choses se sont un peu compliquées pour lui à ce moment, étant même retranché du CNHP en plus de ne pas avoir une place stable au sein du programme des équipes provinciales.


Après avoir finalement obtenu une place avec l’Équipe du Québec U15 – prenant le 5e rang aux championnats canadiens – il a perdu son poste de partant l’année suivante au profit d’un joueur bien connu aujourd’hui… Karl W. Ouimette.


« Nous avons terminé premiers au niveau U16, mais je n’avais pas beaucoup joué cette année-là en raison de l’arrivée de Karl. Je ne le connaissais pas et j’étais un peu jaloux parce qu’il avait pris ma place sur l’équipe. »


De rivaux à amis

Toutefois, la rivalité Tissot/Ouimette s’est rapidement transformée en amitié. C’était inévitable puisque leur route s’étaient croisées des équipes provinciales jusqu’aux rangs professionnels.


« Je connais Karl depuis si longtemps. Au début je l’enviais, mais il jouait bien et était un leader. Karl est ensuite devenu capitaine de l’Attak de Trois-Rivières. J’étais vraiment content pour lui lorsqu’il est devenu le premier joueur de l’Académie à joindre la première équipe du club. »


C’est à 17 ans, après quelques essais, que Tissot a joint l’Attak de Trois-Rivières.


« Nous avions rencontré Maxim car nous voulions développer de jeunes joueurs avec l’Attak, mentionne Philippe Eullaffroy, qui était entraîneur-chef de l’équipe à ce moment et qui est toujours directeur de l’Académie du club. Même s’il ne jouait pas beaucoup avec les équipes provinciales, nous étions à la recherche de joueurs qui avaient du potentiel. Nous ne voulions pas nécessairement les meilleurs joueurs, mais ceux qui pouvaient se développer et qui avaient le profil pour devenir professionnel. Maxim était un de ces joueurs. C’était un jeune joueur avec de bonnes idées et de bonnes intentions sur le terrain, mais qui était incapable de bien les mettre en application. »


Il a eu peu de temps de jeu à sa première saison avec l’Attak, mais le travail pour joindre un jour la MLS était commencé.

De la patinoire à la MLS - Maxim Tissot 2011

L'Académie de l'Impact

Tissot estime qu’il a vraiment appris suite à la création de l’Académie de l’Impact en 2012, lorsque la première équipe a joint la MLS.


« Après deux ans avec l’Académie, j’ai vraiment vu une progression dans mon jeu. C’est à ce moment que Philippe m’a mentionné que j’avais les aptitudes pour devenir pro un jour. C’est lui qui a fait de moi le joueur que je suis aujourd’hui. Il m’a beaucoup enseigné. »


« Maxim arrivait toujours tôt et quittait 20-25 minutes après l’entraînement pour travailler sur ses faiblesses, se souvient Eullaffroy. Il a beaucoup travaillé sur son tir et ses centres, mais aussi sur l’aspect mental du jeu. Il était un joueur qui baissait son jeu si tout allait bien et qu’il était dans sa zone de confort. Il est devenu un joueur qui peut affronter les moments importants. »


La confiance de Philippe Eullaffroy à l’endroit de Tissot a finalement payée.


Après avoir été nommé Défenseur de l’année dans la Ligue canadienne de soccer avec l’Impact U21, à l’issue de la saison 2012, Tissot a signé un contrat en MLS en mars 2013, en même temps que Wandrille Lefèvre, devenant les deuxièmes et troisièmes joueurs formés au club à signer un contrat chez les professionnels.


Rien n’est acquis

Même si Tissot affiche souvent sa joie de vivre avec un grand sourire, le défenseur gaucher de 22 ans sait que rien n’est acquis pour lui.


Une douzaine de matchs en MLS et deux buts en 2014 ne font pas une carrière. Il sait qu’il y a encore beaucoup de travail à faire s’il veut s’établir en première division nord-américaine.


Il avoue qu’il doit améliorer son jeu défensif et renforcer ses muscles du haut du corps. Si le niveau de motivation diminue, il n’a qu’à se rappeler tous les efforts et les sacrifices faits par sa famille pour lui permettre d’être où il est aujourd’hui.


« J’ai vécu dans une famille d’accueil dès l’âge de 14 ans, se souvient Tissot. Puis j’ai vécu dans un dortoir pendant trois ans, avant d’avoir mon endroit à moi. Tout ce temps j’ai été loin de ma famille. C’était difficile d’être séparé d’eux à cet âge et l’aspect financier n’a pas été facile non plus. Les membres de ma famille ont toujours été derrière moi. Encore aujourd’hui, ma mère vient à chaque match à Montréal et m’apporte mêmes des petits plats. J’ai vraiment des parents fantastiques. »


Mais sa famille n’est pas la seule à avoir soutenu Tissot au cours de son parcours.


« Lorsque Maxim a rejoint la première équipe, il y avait un grand sentiment d’accomplissement puisque nous avions travaillé fort pour qu’il atteigne ce niveau, ajoute Eullaffroy. Nous étions très fiers lorsqu’il a disputé son premier match en 2013. C’était le résultat de quatre années de travail. Maintenant, le travail continue. »