La Pré-Académie a entamé sa deuxième année au début du mois d’avril. Yoann Damet, coordonnateur de la Pré-Académie et entraîneur de l'équipe U11, a pris le temps de répondre à quelques questions sur la nécessité d’avoir cette étape préliminaire avant l’Académie de l’Impact.
Quel est l’objectif de la Pré-Académie?
L’objectif est d’avoir des équipes de 8 à 12 ans et de poser les bases de notre philosophie de formation. Ainsi, quand ils arrivent à l’Académie ils ont déjà un socle bien solide sur lequel on peut travailler de façon plus optimale. On veut inculquer nos valeurs, nos principes, mais aussi notre identité de jeu dès le plus jeune âge, pour que ce qui se fait à l’Académie cinq fois semaine en terme de méthodologie, d’approche pédagogique et de principes, ils l’aient déjà vu à la Pré-Académie. Il y a vraiment un fil conducteur des U8 au FC Montréal. L’idée c’est d’aller une étape à la fois pour que les jeunes gravissent toutes les marches de la formation du plus petit au plus vieux.
Quel a été le processus de décision par lequel vous êtes passés pour former cette Pré-Académie?
L’initiative vient de Philippe Eullaffroy et du personnel de l’Académie qui trouvaient que c’était une nécessité de commencer cette formation dès le plus jeune âge pour qu’on commence à travailler à notre façon. L’important est aussi qu’au niveau U12 et U13, on bénéficie de joueurs qui ont acquis un certain mode de fonctionnement et qu’on puisse ajouter des compétences aux acquis de ces joueurs. Nous pouvons ainsi éduquer dès un jeune âge et former par la suite.
À quel point est-ce important de former les jeunes dès l’âge de 8 ans?
L’important, c’est de donner des méthodes de travail aux jeunes. À 8 ans, c’est plus facile d’habituer un jeune à une façon de faire, plutôt qu’à 12 ans et devoir changer ses habitudes. Une fois avec les plus vieux, au niveau de la façon d’aborder l’entrainement et des principes de jeu, ils auront déjà des connaissances importantes. On pourra alors aborder leur formation avec des bases et des repères, ce qui permettra d’accentuer le travail sur des détails et de poursuivre le développement de leurs compétences.
Le sentiment d’appartenance au club se développe aussi plus jeune. Quand ils évoluent au sein de notre environnement, les jeunes aiment le club et prennent plaisir à aller au stade. Ils développent une certaine culture du soccer et du club. Ce sera le même phénomène avec le FC Montréal, les jeunes s’identifieront aux plus vieux de l’Académie.
À quoi ressemble un horaire type pour cette catégorie d’âge à l’Impact de Montréal?
Il y a moins de séances parce que les jeunes n’ont pas d’horaire aménagé, contrairement aux plus vieux qui ont le programme sport-études pour pouvoir s’entraîner. À la Pré-Académie ce n’est pas le cas. Ils sont encore à l’école primaire, donc ils s’entraînent le soir après l’école. Ça fait des journées assez chargées pour des jeunes qui vont à l’école tôt le matin mais on veille à garder leur équilibre de vie. On propose moins de séances, mais l’impact est très positif avec deux ou trois entraînements par semaine sur les acquisitions.
Après quelques discussions avec le personnel de l’Académie, on se rend compte que les résultats sont secondaires jusqu’à un certain niveau. Pourquoi?
On part du principe que le résultat sera un chiffre, mais ne sera pas nécessairement un reflet de la performance du joueur. Une victoire de 5-0 ou une défaite de 5-0 ne reflète pas nécessairement le contenu du match. Nous les évaluons sur leurs performances. C’est pour ça que de la Pré-Académie aux U14, les joueurs n’évoluent pas dans un championnat. On ne fait que des matchs amicaux sans classement des équipes. Cependant, il faut bien dissocier le fait d’être compétiteur et de gagner à tout prix. Nous voulons former des compétiteurs, des joueurs qui veulent être les meilleurs et qui ont cette soif d’affronter les autres et de mettre en application ce qu’ils ont appris la semaine, mais nous ne voulons pas qu’ils se trompent d’objectif ou qu’ils soient là pour gagner de n’importe quelle façon. Nous voulons qu’ils respectent notre identité de jeu. Nous voulons les sensibiliser sur le fait qu’avant le résultat, nous devons d’abord respecter le projet et être bons ensembles.
Est-ce difficile de faire comprendre ce principe que la performance prime sur le résultat à cet âge?
C’est un processus qui se met en place petit à petit. C’est parfois difficile pour les joueurs qui nous rejoignent, mais encore une fois, nous gagnons du temps pour le futur avec la Pré-Académie. Ceux que nous avions l’année dernière le savent déjà, ils seront évalués sur leur performance collective et pas sur le résultat final du match. Il y a le facteur confiance et le facteur environnement qui est aussi important. C’est-à-dire qu’on veut se débarrasser de cet environnement où la pression du résultat règne. Ils sont jeunes, nous voulons leur laisser le temps, dans un climat de confiance et de sérénité pour leur permettre d’abord de s’épanouir et de se sentir bien chez nous. Ça favorisera leur progression.
À quoi peut-on s’attendre pour l’année 2015?
On va reprendre le même fonctionnement que l’année dernière, ce qui a plutôt bien fonctionné. La nouveauté est que nous avons un chargé du développement moteur, qui interviendra avec les U8 jusqu’aux U10 et moi qui serai en charge dès les U11 et U12. L’idée c’est de travailler plus qualitativement le développement physique. Notamment sur la coordination et la vitesse. À ces âges-là, c’est le meilleur moment pour progresser à ce niveau. C’est aussi la mise en place de bases éducatives sur la prévention des blessures, sur les bonnes postures de gainage et les étirements, ce qui les aidera quand ils rejoindront l’Académie.