Olivier Tremblay est journaliste attitré à la couverture de l'Impact pour MLSsoccer.com
Alessandro Nesta est parti pour de bon. Adrian Lopez et Nelson Rivas sont partis pour encore un bout. Wandrille Lefèvre a de quoi voir en cette présaison toute une audition.
En trois matchs au camp d’entraînement de l’Impact, Lefèvre a déjà cumulé 205 minutes de jeu, dont l’intégrale de la défaite de 3-0 infligée par les New York Red Bulls au cours de laquelle il s’est admirablement tiré d’affaire, hormis peut-être le troisième but.
« Je peux lire sur son visage la confiance qu’il m’accorde. Il me donne ce sentiment aussi sur le terrain. »
- Wandrille Lefèvre à propos de Matteo Ferrari
Dans le cadre de cette audition, Lefèvre saisit toutefois que sa marge de manœuvre est courte comparée à celle d’un Matteo Ferrari ou d’un Hassoun Camara. Mais l’entraîneur-chef Frank Klopas lui a également confié qu’une occasion tangible est à sa portée.
« C’est important de se mettre dans ces situations où on peut sentir cette pression dans le camp d’entraînement, indique Lefèvre en entrevue téléphonique à MLSsoccer.com. Ainsi, ça ne surprendra pas le jour où les trois points auront une réelle incidence. Je le sens comme un examen, comme une audition. J’ai une place à gagner. Je ne suis encore personne ni dans ce club ni dans la ligue. À moi de tout prouver à cet égard. »
Ou plutôt de continuer de tout prouver. Le défenseur de 24 ans a posé un baume sur l’effondrement de l’Impact en fin de saison 2013. Tandis que chaque match devenait plus crucial encore dans la course aux séries, Lefèvre a démontré un calme olympien. Ce qui aurait pu être un champ de mines s’est transformé en des conditions optimales pour que le joueur progresse.
Lefèvre dit avoir ajouté un meilleur jeu de la tête à ses qualités défensives – « être un “chien” sur chaque ballon défensivement, d’être hargneux, ma bonne qualité de tacle » –, mais il demeurera fidèle à ses principes de jeu avec le ballon, probablement renforcés à l’Académie de l’Impact.
VIDÉO : Lefèvre
Écoutez ses propos après la victoire de 1-0 contre le Fluminense FC U23.
« J’essaie de jouer avec le plus de liberté possible, offensivement, et je dois faire attention de ne pas tomber dans le piège de trop vouloir en faire, explique Lefèvre. À ma position, je dois faire une bonne première relance, mais je ne suis pas le créateur qui, par une passe, va déstabiliser tout le monde. Si ça arrive, tant mieux, mais au bout du compte, ce n’est pas mon rôle. »
Lefèvre y est tout de même arrivé dans la construction du but gagnant de Sanna Nyassi contre Fluminense mercredi dernier, et ces longues passes précises en relance pourraient devenir sa marque de commerce. Lorsque Matteo Ferrari et Alessandro Nesta jouaient ensemble, ils se confiaient le ballon mutuellement à répétition, à la recherche de l’espace pour ce genre de remises. Le principe pourrait subsister.
« Je connais la démarche de Matteo : il ne veut pas enflammer la tête d’un jeune joueur qui commence, reconnaît Lefèvre. Mais je peux lire sur son visage la confiance qu’il m’accorde. Il me donne ce sentiment aussi sur le terrain. Quand la relance est bloquée, il aime bien me l’envoyer pour que je le fasse, car il sait que c’est une de mes qualités. Quand je vois Matteo faire ça, c’est une belle marque de confiance. Il n’a pas besoin de le dire avec des mots. »
